Dans un pays soumis à l’une des plus graves crises de son existence depuis plus d’un an, la relative prospérité d’Antsiranana, deuxième port de la Grande Île, fait bien des jaloux. Des Malgaches venus des côtes desséchées du sud ou des faubourgs miséreux d’Antananarivo, la capitale, prennent de plus en plus souvent la route de la grande ville du nord pour y trouver une vie meilleure. Pourtant, à l’arrivée, nul travail ne les attend : aucune industrie ne s’y est plus créée depuis vingt ans, et celles qui existent encore survivent le plus souvent en décomptant les semaines ou les années qui les séparent d’une fermeture définitive. Ainsi de la Secren, un chantier de réparation des bateaux qui était, il y a deux décennies, une référence dans l’océan Indien et qui ne fournit plus aujourd’hui que de la main-d’oeuvre aux thoniers espagnols de passage.
« Le lieu où l’on se mélange » En réalité, la ville d’Antsiranana vit désormais sur un apport de revenus qui semble à l’abri des vicissitudes du marché et des crises politiques : les retraites des Européens venus s’installer sous les tropiques pour y passer des jours plus « entourés » et « chaleureux » que dans les pays du Nord…
Le poids économique des retraités blancs à Diego Suarez, Madagascar
categories: Grands reportages